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Lisez la chronique de Eric Vernassière




Amie lectrice, ami lecteur, cet auteur s’affiche avec des qualités indéniables.

Il se place comme un raconteur d’histoires avéré, comme un utilisateur des imaginaires patenté, comme un narrateur au style élancé, ciselé, pour le plus grand profit d’une prose recherchée, étudiée, jamais surfaite, toujours adaptée.

Il a décidé dans son dernier opus de prendre le chemin des nouvelles avec dix moments de fougues et fugues constituant des diversités de belles harmonies.

Il rend hommage aux libraires capables de recevoir des clients, non aguerris par la lecture, qu’ils peuvent transformer en acteurs de leurs destins par des livres dédiés proposés dont ils ont à composer par eux-mêmes les saveurs, surtout quand des tensions familiales enfouies avec des douleurs indicibles refont surface.

Il démontre que les relations passionnelles, les séparations peuvent parfois déboucher sur des situations délicates surtout si une amoureuse éconduite sait manier à la perfection manipulations ou perversions avec un sens aigu de connaissance des comportements, des fêlures.

Il permet à une personne dotée du pouvoir de traverser les âges de tenter de convertir le directeur de l’école des beaux-arts de Vienne pour que le jeune Adolf Hitler puisse réussir le concours d’entrée de 1908, devenir ainsi l’artiste qu’il aspire rejoindre, de façon à lui permettre de ne plus penser à autre chose qu’à son art, ainsi éviter des successions de drames, d’horreurs à venir…

Il raconte les difficultés de vivre des repas de famille obligés quand on se rend compte qu’il aurait mieux valu rester en quasi-relation fœtale avec sa Maman nourricière…

Il évoque une histoire difficile d’enfants frères, dont l’un se repère atteint par un handicap rude, qui se retrouvent enfermés dans un lieu inquiétant sans possibilité de sortie, privés de toute forme de ration de survie, envoûtés par une force inconnue qui oscille entre volonté de les aider, de leur offrir un cadeau et détestation de ce qu’ils représentent, avec la volonté de les laisser en plan, livrés à une issue potentiellement fatale.

Il présente une nouvelle très racée où un enfant visiblement victime d’inceste rencontre celui qu’il deviendra dans le futur, qui lui assure son appui indéfectible, qui le rassure, surtout quand le prédateur vient d’être mis hors d’état de nuire par une chute provoquée…

Il incarne une définition du paradis à la fois propice par des petites cellules réconfortantes apaisantes mais aussi contraint car n’y sont recensées que les personnes qui ont su faire preuve d’émancipations dans leurs vies, qui se sont prises en main, qui ont su sortir du cocon maternel.

Il démontre que les volontés de reconstruire un monde nouveau se heurteront toujours aux malfaisances de ceux qui voudront dominer, neutraliser celles et ceux qui ne pensent pas comme eux, si un renouveau est possible selon l’auteur, il convient de bien vérifier vers quel état d’esprit il tend, vers quelle conquête il se place, s’affiche.

Il reprend avec une nouvelle à miroirs la relation entre les peintures d’Arcimboldo et leurs contemplateurs ou contempteurs avec une poésie de très bel envol.

Et si Les Misérables nécessitaient une autre fin, surtout quand un jeune enfant promis, par ses différences, à un enfermement dans un environnement qu’on lui impose apparemment pour son bien, arrive à discuter avec Jean Valjean pour se replonger dans le livre, refaire vivre une nouvelle épopée.

L’auteur réussit un recueil de belle facture avec une recherche permanente du croisement du surnaturel avec le réel, avec la confusion volontaire, très bien mise en scène, des contraintes sociétales ou des sujets profonds d’angoisse du moment au sein de toutes ses histoires, avec l’assurance de ne jamais perdre espoir en étant certain que toutes les issues ne s’offrent cependant pas qu’au seul optimisme…

Un livre que j’ai apprécié lire, qui caractérise une veine qualitative d’un écrivain très inspiré.

Éric

Blog Débredinages



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